Bien choisir ses ISO en photo
Bien sélectionner ses ISO en photo c'est pas forcément évident.
ISO auto, ISO natifs, bruit… Dans cette article, je te donne toutes les infos pour comprendre leur fonctionnement et que tu puisses bien choisir tes ISO pour optimiser ta qualité d’image.
C’est quoi des ISO
Les ISO sont un des trois éléments du triangle d'expo avec l'ouverture et la vitesse, qui fonctionne ensemble pour bien exposer tes photos.
Le triangle d’exposition en photo
Pour rappel chaque élément du triangle d'exposition a des effets différents sur tes photos finales. Pour bien prendre en main ses effets il faut bien comprendre leur fonctionnement. Dans cette article c’est sur les ISO qu’on va se pencher.
Fonctionnement des ISO
Mesure des sensibilités ISO
Les ISO sont les unités de mesure de la sensibilité à la lumière du capteur de ton appareil photo. Le principe d’utilisation est plutôt simple : plus la valeur est faible moins le capteur est sensible, plus la valeur est élevée plus il est sensible. C'était déjà le même fonctionnement en argentique même si le procédé n'est pas exactement le même.
En argentique c'est la formulation chimique de la pellicule qui change la sensibilité du film alors qu'en numérique c'est le signal électrique créé par la lumière, qui, au contact du capteur de l’appareil, est plus ou moins amplifié pour changer la sensibilité du capteur.
Pour visualiser plus facilement, on peut faire un parallèle avec la musique. Quand on écoute de la musique, on fait varier le son en fonction du type de musique qu’on écoute : on monte le son quand la musique est douce et on le baisse quand la musique est forte. Le volume permet d'adapter le son d’une musique comme le font les ISOs avec la lumière en photo. On utilise une sensibilité basse quand il y a beaucoup de lumière et on monte la sensibilité quand il y a peu de lumière pour ajuster la quantité de lumière capté et avoir une photo exposée comme on le veut.
Pour rentrer un peu plus dans le détail, il faut comprendre un minimum comment fonctionne le capteur d’un appareil photo.
Capteur d'un appareil photo numérique Olympus OMD EM5 Mark II
Le mot “photo-graphie” signifie “écrire avec la lumière” et un appareil photo sert donc à enregistrer la lumière d’une scène. L’image produite est le résultat des différentes nuances de lumière enregistrées par le capteur de ton appareil photo au moment du déclenchement.
Nuances de lumière captées par un appareil photo
Le capteur d’un appareil photo numérique enregistre la lumière en la convertissant en signal électrique, plus ou moins intense en fonction de la quantité de lumière.
Les ISOs sont la puissance d’amplification du signal lumineux reçu. Plus les ISO sont faibles moins les signal est amplifié. Plus ils sont élevés, plus le signal est amplifié. Ça veut dire qu’en augmentant les ISOs ont rend plus lumineux une scène ou un sujet.
Mais l’amplification du signal lumineux, la montée en ISO, à une contre-partie et cette contre-partie est la production de bruit numérique.
C’est quoi ce bruit sur mes photos
Illustration de l'effet du bruit sur une photo (ISO élevés)
Le bruit en photo est l'apparition de parasites qui dégrade la qualité d'image. Ces parasites sont produits par l’augmentation de la sensibilité d’un capteur à un signal lumineux quand on monte en ISO. Chaque appareil photo numérique a des ISO dit « natifs » avec lesquels on obtient la meilleure qualité d'image que produit notre appareil photo.
Si on parle de monter en ISO c’est parce que, pour la plupart des appareils, les ISO natifs des capteurs sont des sensibilités basses, en général 100 ou 200 ISO. Connaitre les ISO native de l’appareil qu’on utilise est important pour essayer de s’en servir le plus souvent ou d'avoir une valeur voisine la plus proche de celle-ci, pour produire le mois de bruit possible sur nos photos.
En utilisant des sensibilité plus élevé que celle native de notre appareil, on amplifie la sensibilité du capteur et cette amplification créer des parasites qui augmente en fonction de l’amplification du signal d’origine.
Ce qu’on appel « bruit » est en faite composé de 2 types de parasites : le bruit de chrominance pour les parasites de couleur, et le bruit de luminance pour les parasites noir et blanc. Dans les deux cas, les parasites créés viennent dégrader les photos en créant plein de petits points blanc ou de couleur, plus ou moins visible selon la sensibilité et l’appareil utilisé.
Même si les appareils modernes gère de mieux en mieux la montée en ISO, et que les possibilités sont de plus en plus performante en post-traitement, la meilleure manière d'optimiser ta qualité d'image est d’utiliser les ISO en dernier recours. Le plus souvent on va d’abord optimiser les autres éléments du triangle d’exposition comme l'ouverture et la vitesse pour éviter de monter en ISO. On peut aussi essayer d’apporter plus de lumière, avec un flash par exemple, ou de se rapprocher d’un source de lumière pour mieux éclairer son sujet, quand c’est possible, une lampe, une fenêtre, ou tout ce qui pourrait apporter de la lumière en plus sur ta photo. Mais attention, même s'il faut essayer d'utiliser au maximum les ISO natif de notre appareil, il ne faut pas oublier qu’on doit en priorité les ajuster pour exposer correctement nos images.
Il ne faut donc pas hésiter à utiliser la valeur ISO dont « on a besoin », en fonction des conditions lumineuses de prise de vue qu'on a, pour avoir une photo bien exposée.
Démarrer avec les ISO en Auto
Réglage des ISO sur Auto avec un appareil photo numérique Olympus Pen-F
Pour apprendre à bien positionner tes ISO au départ, tu peux laisser ton appareil photo choisir la valeur à utiliser en le réglant en ISO Auto. Les appareils photos sont plutôt performant concernant la gestion des ISO, et ça depuis un bon moment déjà. En analysant les choix de ton appareil, tu apprends progressivement à savoir quel ISO correspond à tel ou tel situation de lumineuse.
Tu ne prends pas beaucoup de risque en confiant à ton appareil le choix des ISO. Pense par contre à donner un seuil ISO maximum à ton appareil photo pour être sûr qu'il n’utilise pas une valeur trop élevée. Sur la majorité des appareils photo, tu auras une bonne qualité d'image en dessous de 1600 ISO. Sous cette valeur tu n'auras généralement pas de mauvaise surprise.
La gestion des ISO en fonction de l’utilisation
La gestion des ISO en fonction de l’utilisation : Perso - Artistique - Professionnelle
En fonction de notre pratique photo, on a une approche différente de la gestion des ISO.
Pour une utilisation perso, en usage familial et en vacances, les ISO Auto font très bien le job. Je te conseil quand même d’avoir des notions pour décider des ISO si tu vois que ton appareil se plante ou qu’il y a une meilleure alternative au choix qu’il fait, mais dans l’ensemble les ISO Auto fonctionnent vraiment bien et aident énormément pour apprendre à les choisir correctement.
Quand tu pratiques la photo dite passion / artistique, si tu changes toutes les 2 secondes d’environnement lumineux et que tu veux une expo moyenne « normale », les ISO Auto font aussi un très bon job. Pour ce type d’utilisation j’aurai quand même plutôt tendance à gérer les ISO manuellement. C’est ce que je fais d’ailleurs, mais tout dépend de ton aisance avec la gestion des autres éléments de ton appareil (ouverture, vitesse, focale, filtre, etc). Si tu es tout à fait à l’aise avec les autres paramètres, dans ce cas là, pas de problème, gère tes ISO manuellement. Si tu nages un peu avec l’utilisation d’un nouvel objectif, filtre ou que tu es encore en mode découverte, ne t’embête pas avec les ISO alors que ton appareil peu s’en charger, et correctement en plus ! Avec une limite d’ISO maxi à 1600, comme je te le disais avant, tu ne prends aucun risque à laisser ton appareil les choisir.
En photo pro par contre, c’est primordiale d’avoir une bonne connaissance de la gestion des ISO. J'ai rarement vu des photos publicitaires, par exemple, shooter avec des ISO Auto. C’est généralement plus simple de maitriser ses ISO quand on a le coup de main. Ça permet de bien se rendre compte de l’environnement lumineux dans lequel on est pour éventuellement, si on en a besoin et si on peux, ajouter des sources lumineuse. On optimise, au passage, la qualité d’image en réglant finement l’ouverture et la vitesse avant de monter en ISO.
Les ISO en basse lumière
ISO élevés en photo de nuit
La solution des ISO en Auto est plutôt fiable et fera l’affaire dans une majorité de situation. En revanche, dans des situations de basse luminosité, même en ayant optimisé tous les autres paramètres, tu dois dépasser les 1600 ISO.
Au delà de ce palier de 1600 ISO, il vaut mieux monter en ISO à tâtons jusqu’à 3200 ISO, voir peut-être même jusqu’à 6400 pour certains appareil qui gèrent bien la montée en ISO.
Avec la majorité des appareils photo, au-delà de 3200 ISO, tu lisses déjà pas mal les photos, et tu perds beaucoup de détails, ce qui les rend difficilement utilisables. Par contre, même si je sais qu'il y a maintenant des appareils qui gèrent très bien la montée en ISO jusqu'à 12800 ISO, c’est rarement une raison pour monter aussi haut dans les ISO, sauf dans pour certains cas bien spécifiques.
Pour éviter de monter en ISO, tu peux utiliser un trépied, ou poser ton appareil sur un surface stable, pour augmenter la quantité de lumière d’une scène en allongeant la durée d’exposition. Même si c’est une bonne solution, la pose longue n’est pas toujours possible, voir impossible quand le sujet est en mouvement et que tu veux qu’il soit net. Par contre, être dans un environnement avec peu de lumière ça pousse à être créatif. En photo de portrait de nuit par exemple, tu peux utiliser toute source de lumière à proximité et en rapprocher ton sujet pour l’éclairer correctement. Pendant un mariage, par exemple, la dernière fois, j'ai utilisé le panneau lumineux du DJ qui était une excellent source de lumière, et j’ai fait une super série de portraits des invités à cet endroit là. Les panneaux publicitaires éclairés dans la rue sont, en général, de très bonne source lumineuse aussi. En rapprochant tes sujets d'une source de lumière, la plupart du temps, tu en auras assez pour éviter de dépasser les 1600 ISO.
Dans tous les cas, je te déconseille fortement de sous-exposer tes photos.Tu peux optimiser mais si tu ne peux pas faire autrement, adapte toujours tes ISO pour avoir une exposition correcte.
Ne te dis pas que tu « rattraperas » ça en post-traitement car tu perdras énormément en qualité en montant l'exposition et tu n'auras pas les informations nécessaires au bon développement de tes photos.
La sous-exposition n'est vraiment pas à privilégiée. Il faut essayer d’avoir la meilleure exposition dès la prise de vue pour avoir une bonne qualité d’image.
Les conseils de l’argentique à l’ère du numérique
Les conseils de l’argentique pour apprendre à gérer ses ISO manuellement en numérique
Pour apprendre à gérer ses ISO, on peut s’appuyer sur les conseils qui étaient donnés en argentique.
J’ai commencé la photo en travaillant dans un labo de développement et tirage Argentique. Une partie de mon travail consistait à conseiller les clients sur le choix des pellicules.
En argentique, quand on choisi une pellicule on s’embarque pour 12, 24 ou 36 poses avec la même sensibilité ISO, donc il vaut généralement mieux savoir à l’avance quel type de photo on veut faire avec. En tout cas, on choisissait la sensibilité comme ça (et c’est même ce qui était dessiné sur les emballages des films) :
100 et 200 ISO pour les photos en extérieur avec de très bonnes conditions lumineuses
400 ISO pour les temps couvert mais avec assez de luminosité quand même
800 ISO pour les météos grises et peu lumineuse et les photos en intérieur bien éclairée
1600 ISO pour les photos en intérieur en général et la photo de nuit
3200 ISO… je ne me souviens pas en avoir vendu et il me semble qu’elles étaient plutôt rare et que en noir et blanc
En numérique, on a la possibilité de choisir des ISO différents pour chaque photo si on en a envie, ce qui rend leur gestion beaucoup plus facile, mais les conseils qui étaient donnés en argentique peuvent servir de bonnes bases pour appréhender les ISO. Il y a aussi beaucoup de sensibilités intermédiaires qui permettent d’adapter le plus justement possible les ISO dont on a besoin pour bien exposer nos images.
Tu devrais normalement y voir beaucoup plus clair au sujet des ISO avec toutes ces infos.
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